Skip to main content
Author
Lentement, doucement, de peur qu'elle se brise,
Prendre une âme; écouter ses plus secrets aveux,
En silence, comme on caresse des cheveux;
Atteindre à la douceur fluide de la brise;

Dans l'ombre, un soir d'orage, où la chair s'électrise,
Promener des doigts d'or sur le clavier nerveux;
Baisser l'éclat des voix; calmer l'ardeur des feux;
Exalter la couleur rose à la couleur grise;

Essayer des accords de mots mystérieux
Doux comme le baiser de la paupière aux yeux;
Faire ondoyer des chairs d'or pâle dans les bruines;

Et, dans l'âme que gonfle un immense soupir,
Laisser, en s'en allant, comme le souvenir
D'un grand cygne de neige aux longues, longues plumes.
Rate this poem
No votes yet
Reviews
No reviews yet.